
Pour une critique de la raison didactique
La culture scolaire française s’est construite historiquement sous la forme de disciplines qui ont élaboré leur didactique de façon autonome. Des années 1970 à 2013 et la fin des IUFM, sous l’influence des sciences de l’éducation, l’enseignement des disciplines a été l’objet d’une « didactisation ». Depuis, cependant, sous couvert de pragmatisme, on semble vouloir faire table rase de ce passé récent et renoncer au nécessaire détour par l’analyse théorique des problèmes.
En proposant une critique de la raison didactique, ce livre entend rompre avec une évolution dont le progressisme prétendu repose sur une pétition de principe. À quelles conditions théoriques la « didactisation » des disciplines peut-elle être une rationalisation légitime de leur enseignement ?
La question se pose par là d’une « exceptionnalité » de l’enseignement de la philosophie. Cet enseignement peut-il se considérer comme extérieur à la « didactisation » des disciplines ? Peut-il la refuser ? Comment peut-il répondre au défi que pose la massification de l’accès en classe de terminale ?